La bise

Au Canada, et en Amérique du Nord en général, les français que nous sommes devons apprendre à ne plus faire la bise !

Et oui, on n'y pense pas au début, puis au bout de quelques regards gênés, après plusieurs reculs et autres sourcils en point d'interrogation, on se dit que cette habitude est vraiment culturelle et peut réellement perturber nos cousins outre-Atlantique.

D'autant que nos pratiques franchouillardes sont même parfois étranges pour nous aussi ! 

2, 3 ou 4 bises ? Selon les région oui, mais lesquelles ? On s'y perd !

Dans le sud-est par exemple, les filles se font la bise, les hommes se serrent la main (les très bons amis et membres de famille se font la bise aussi), et les hommes et femmes entre eux se font également la bise. Et pourquoi les femmes ne se serreraient pas la main elles aussi ? (ok je garde mon débat féministe pour une autre fois).

Serrer la main n'est pas non plus dans les habitudes. Même au travail. Oui oui, les gens s'observent, se saluent avec une distance de sécurité bien définie et implicitement évidente pour les habitués.

Ici, on ne se touche pas quand on ne se connait pas ou à peine. 

Chacun garde ses microbes et on ne s'en porte pas plus mal !

Si seulement cette habitude avait pu être adoptée dans mon ancien boulot. Je passais mon temps à me laver les mains. 300 employés, dont 200 techniciens, et autant de personnes vexées en cas de non-contact après "croisage" dans le couloir. Et quelques rebelles, dont moi, assumant complètement cette volonté de ne pas entrer en contact de proximité avec des inconnus. Fort heureusement, il ne s'agissait que de se serrer la main ! (manquerait plus qu'on doive embrasser les 86 personnes qu'on croise dans la journée)

Oui mais comment font les amis? Les membres de la même famille?

Le fameux, le célèbre, l'unique HUG. Traduisez câlin ou accolade, comme bon vous semble.

Il s'agit simplement de serrer (mais pas trop fort) dans ses bras une personne que l'on connait un minimum et que l'on apprécie (et réciproquement).

Je dois avouer que j' m'y fait assez facilement, c'est différent mais cette habitude prend tout son sens dans un nouveau contexte. 

C'est ça aussi être expat, c'est s'adapter, c'est adopter de nouveaux réflexes et finalement s'imprégner de cette nouvelle culture qui se mélange à la notre.