jeudi 14 avril 2016

Un an au Canada

Un an déjà. Un an et un mois plus exactement. Tu l'as dit, ça passe vite. Un an de découvertes, de changements, un an pour s'installer, s'adapter, pour apprendre, loin, pour visiter, pour faire de belles rencontres. Un an au Canada.





J'ai l'impression d'avoir vécu un condensé de plusieurs années au cours de ces douze derniers mois, comme si tout s'était accéléré soudainement, ne reprenant mon souffle que depuis peu.

En 2015, j'ai déménagé, en plusieurs fois, j'ai dit au revoir, souvent, j'ai cherché du travail, j'ai vu des yeux ronds concentrés sur ma bouche hésitante entre deux prononciations angwlaises, j'ai visité, j'ai vécu mon premier hiver interminable, et un automne flamboyant. J'ai skypé, viberé, whatsapé, facebooké, bloggé. J'ai photographié, immortalisé, admiré, skié, marché, pris le bus, par tous les temps. J'ai partagé, grandi, appris. En 2015, je me suis reconvertie, j'ai rencontré des personnes merveilleuses, j'ai travaillé, écrit, je me suis renforcée et j'ai pleuré. J'ai déprimé en voyant la neige tomber en avril. J'ai souri, j'ai ri, j'ai puisé dans mon énergie, j'ai ressenti le manque, j'ai regardé en arrière, j'ai avancé.




Nous avons construit une nouvelle vie à deux, j'emploie beaucoup le "je", mais nous sommes deux dans cette histoire. Telle une équipe soudée, nous avons fait toutes ces choses ensemble, main dans la main, plus forts que jamais.

Ottawa, les Bahamas, Montréal, Toronto, Chicago, Détroit, Niagara, Prince Edward County, France. 

Nous avons voyagé. Pas autant qu'on l'aurait voulu, nous ne sommes pas partis en vacances. 
C'est vrai ça, l'étranger c'est pas des vacances. Etrange comme concept.

Nous pensons en dollars canadiens, nous calculons les heures de décalage, nous prenons le petit déjeuner quand nos proches boivent l'apéro, le weekend. Nous parlons anglais, espagnol, français, un mélange des trois. Nous allons voir du Hockey, du Baseball ou du Basket et nous savons déneiger en moins de dix minutes, à la pelle. Nous avons parcouru des kilomètres, et avons changé notre rapport aux distances. Nous avons vécu les déboires des administrations françaises et canadiennes, nous avons soufflé de fatigue, et passé Noël en courant. Nous avons bu de nouvelles bières locales, rêvé de bon fromage et découvert des vignobles ontariens. Nous comprenons les blagues locales et sourions au "eh" si typique, nous avons huggé. Nous avons eu de la chance et avons apprécié ce que nous avons construit, avec fierté.



Nous savons quand porter un sous-pantalon et quand allumer le barbecue. Nous nous sommes endormis en regardant la neige tomber, nous avons souri, complices, en apercevant les lapins, les écureuils, les tamias dans le jardin. Nous avons appris à apprécier les beaux jours qui arrivent et à savourer les beaux paysages qui nous entourent, qu'ils soient verts ou glacés.

Nos proches nous manquent, ils nous soutiennent et nous encouragent, de près comme de loin. Et nous avons tout fait pour qu'ils ressentent la même chose de leur côté. Etre présent en étant si loin.
Un an de petits et de grands bonheurs, un an de cadeaux commandés en ligne et d'anniversaires souhaités par téléphone. Un an de "je ne serai pas là" ou de "venez nous voir".

Nous avons eu la chance de pouvoir partager beaucoup de choses avec nos familles, des amis. Nous espérons le faire encore bientôt. Et de beaux projets sont en cours avec eux...



Des idées plein la tête, notre bucket list "voyages" est à peine entamée, et le reste est à venir.

C'était l'année de la mise en place, celle de l'apprentissage. 

2016 sera-t-elle celle de la stabilité ? Peut-être que 2017 nous surprendra à son tour.

Alors je vous dis merci, vous qui me lisez, d'avoir été là tout au long de cette belle et riche année. 
Par écrit, coups de pouce, ou par sourires. 
Merci du fond du coeur.









3 commentaires:

  1. Quel bilan magnifique et poignant
    et c'est parce que je lis depuis presque 29 ans au delà de chacun de tes mots
    que c'est avec une infinie fierté que je vois
    combien tu as grandi, et la belle personne que tu es
    je t'aime

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  2. Quel bel article, tu écris si bien. Il y'a toujours beaucoup d'émotion,de sincérité, de simplicité et d'honnêteté dans ce que tu dis. Tu as le bon recul et regard sur l'expatriation et c'est encourageant et un beau témoignage pour les autres qui suivent...
    Belle première année et bonne nouvelle deuxième année à venir!

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