5 choses du Canada qui ne me manqueront pas

Quand tu sais que c'est ta dernière année dans un endroit, tu réfléchis, tu fais le point et tu deviens déjà nostalgique. J'aime beaucoup ma vie au Canada, et je vous ai fait part dans cet article de toutes ces choses que j'aime, même si la liste n'est pas exhaustive. 

Voici maintenant, ces aspects de la vie ici qui ne me manqueront pas, 

parce que rien n'est parfait finalement.

Escarpins d'hiver

1) Les grandes distances

Oui il y a de la place, et tu pourrais garer un camping car dans les rues sans gêner personne. Mais le revers de la médaille, c'est que tout le monde se déplace en voiture (sauf l'irréductible gauloise que je suis peut être), une personne par véhicule, des tonnes de litres d'essence (pas chère certes) et donc la pollution qui va avec. Sans oublier les bouchons aux abords des villes comme Toronto. 

Un réseau de train qui ferait fait rire un européen, et surtout un budget énorme pour voyager au sein de ce pays si grand. Sans parler du temps que cela prend. 

Alors oui c'est beauuuu tous ces espaces, mais côté pratique, on a vu mieux.

Dans le train pour Toronto

2) Les vacances

Pas besoin d'être syndicaliste pour regretter les 5 semaines de congés payés français. Ici, le minimum légal, c'est deux semaines par an. Et c'est tout. Et quand tu es en temps partiel, comme moi, tu prends du sans solde. Il y a bien des jours fériés, oui, toujours moins qu'en France d'ailleurs, et les canadiens les font toujours tomber un vendredi ou un lundi, ce qui est plutôt cool, il faut l'avouer. Mais voilà, les longs weekends, ça va 5 minutes. Puis, tu le sais, quand tu es expat, tes "longues" vacances, sont pour rentrer voir la famille, ce qui ne reste pas beaucoup d'occasion pour voyager et faire de vraies coupures.

Repos :)

3) La consommation

Je connais beaucoup de personnes qui adoreraient ça, ici, ce sont les soldes toute l'année. Il y a toujours une promo en cours, une excuse pour baisser les prix, une occasion d'obtenir un rabais. Même à Noël. Oui tu as bien lu. Bienvenue dans le monde de la consommation !

Ici, c'est l'Amérique, n'en déplaise aux canadiens. On dépense, on achète, on consomme. Il faut bien s'occuper l'hiver tu me diras. Il y a toujours une tentation, un coupon, une offre dans la boîte aux lettres. Alors c'est pratique quand tu as un achat précis à faire, mais sinon, la mentalité de la vie à crédit l'emporte. Je vous ai déjà parlé du système de carte de crédit, que les expats aux US connaissent bien aussi, sans oublier le fait que les gens ici n'ont pas vraiment la notion de l'épargne. Je généralise, tout le monde n'est pas comme ça, mais tu vois le délire. D'un point de vue culturel, c'est assez perturbant pour un européen.

Un des symboles de consommation

4) La nourriture

Les amis du Québec n'ont pas ce problème, mais ici, on est en Ontario. Et je peux vous dire que ce n'est pas la province de la gastronomie. Burgers, ailes de poulet, frites, beurre de cacahuètes, bière, etc,  si tu vois le style. Heureusement, le côté multiculturel du Canada apporte un choix incroyable de restaurants de tous les pays, mais quand même. La viande est toujours très cuite, tout est pasteurisé, le poisson vient de beaucoup trop loin pour être digne de confiance et le fromage n'a pas de goût.

Poutine et Hockey

Bien entendu, si tu fais tes courses et que tu cuisines, tu peux faire de bonnes choses. Mais l'hiver est tellement long que 6 mois de l'année, presque tous les fruits et légumes sont importés, les tomates ont peu de goût et tu te retrouves à manger des fruits du Pérou et des légumes du Mexique. L'été, c'est différent, et tu te rattrapes. 

Il faut aussi se dire que la nourriture est disponible, partout, tout le temps, 24h sur 24, ce qui augmente énormément le risque de tentation et donc de mal bouffe. La culture du "je mange à l'extérieur" est très forte, et c'est rarement pour une une salade avec un verre d'eau.

Légumes d'automne

5) La météo

Que dire de plus. Si tu me suis sur ma page Facebook, tu sais que je souffre depuis plus de 2 ans de ce climat qui peut changer en 5 minutes et qui m'a dégoutée de la neige pour les vingt prochaines années. Certains diraient que cela fait partie du charme de la vie au Canada. Mais franchement, c'est dur pour la varoise que je suis. L'hiver de novembre à mai, c'est franchement difficile, et l'été passe en un clin d'oeil pour voir arriver les belles couleurs de l'automne. Pas étonnant que les canadiens parlent autant de météo, elle rythme la vie des gens, presque à l'heure près.

Routine matinale

Et aussi...

D'un point de vue plus "professionnel", ce qui ne me manquera pas, ce sera certainement le français, celui de l'Ontario. Il y a une grande richesse francophone, qui ne demande qu'à être exploitée, mais elle est trop peu mise en valeur. Les enfants/ados rechignent à le maîtriser et beaucoup d'adultes sont persuadés qu'on peut très bien vivre sans subjonctif ou pronom relatif. Bien entendu, je généralise là encore,  et beaucoup de personnes essaient de l'améliorer, de le promouvoir, le franco-ontarien est une chance, j'espère qu'il ne se perdra pas.

L'autre facette concerne les anglophones qui, tels des américains, encore une fois, ne voient pas pourquoi ils apprendraient une autre langue. Dans le pays de l'ouverture d'esprit, sensé être bilingue, cette attitude est assez étrange. Et là je ne parle pas de l'apprentissage du français seulement, mais du mec qui pense qu'on parle anglais un peu partout dans le monde et qui ne voit pas pourquoi il ferait l'effort d'enrichir ses connaissances et d'élargir son monde. Je trouve ça dommage. Là encore, beaucoup de mes étudiants m'ont montré que tout le monde n'est pas comme ça, même si certains me demandent encore s'ils seront bilingues en 6 mois avec 2 heures de français par semaine.

Dans le bus

Il y a peut être d'autres choses qui ne me manqueront pas, mais pour le moment, ça résume bien. Rien de rédhibitoire finalement, mais il fallait bien que je vous montre que le Canada, c'est pas vraiment le pays des bisounours, même si le premier ministre est en tête du défilé de la gay pride, que tu peux aller faire tes courses en pyjama sans choquer personne et que les gens forment des files d'attente bien sagement sans embêter personne.