mardi 15 décembre 2015

Bref, j'ai accepté un job ! Part. 2

Lors de ma première semaine de travail, le principal professeur de français du Collège a eu une crise cardiaque. Heureusement, rien de bien méchant, il est aujourd'hui parfaitement rétabli, il a eu beaucoup de chance. 
Mais sur le coup, c'était vraiment la crise (même pas fait exprès le jeu de mots). Ce monsieur qui a plus de 30 ans d'expérience assure sept classes par semaine et il est adoré par ses apprenants. Bonjour la pression quand on m'a demandé de le remplacer jusqu'au mois de janvier. Formation de dernière minute, "Elisa, tu peux assurer combien de classes ?" et me voilà devenue formatrice (je n'aime pas employer le mot professeur car je n'ai pas la formation pour cela) en FSL (Français Seconde Langue) ou FLE (Français Langue Etrangère), comme vous préférez.

Je re-précise qu'au Canada, Collège = établissement d'enseignement supérieur, et non de la 6ème à la 3ème. Et dans mon cas, il s'agit d'un établissement de formation continue pour adultes.


Au bout de 3 jours dans mon nouveau poste, décrit dans cet article, je me retrouve avec 12h de plus pour assurer 5 cours de Français, toujours pour des adultes :

Au Collège : un cours de Débutant 2 (3h), un cours d'Intermédiaire 1 (3h) et un cours de Conversation (2h, le samedi en prime), de 8 à 15 personnes en classe.
A l'Université Laurentienne : un cours de niveau Avancé (2h) et un cours de débutant (2h). Je n'enseigne pas aux étudiants mais aux professeurs. Ironie quand tu nous tiens. La fille elle est pas prof et elle enseigne aux profs ! S'agissant d'une université officiellement bilingue, les personnels enseignant et administratif sont tenus de prendre des cours de français. De 3 à 6 personnes par groupe.

Comment faire sans formation ?

Je prends tous les conseils de mes collègues, je prépare mes classes à l'avance, je fais plein de recherches, je demande aux apprenants ce qu'ils voudraient faire ou apprendre, je fais aussi beaucoup d'improvisation et j'essaie de les faire rire. Parfois je ne fais même pas exprès.
Comme tu peux le voir, cela demande vraiment beaucoup d'énergie et je suis admirative de tous les profs que j'ai pu avoir jusque là, surtout au collège et au lycée. Chapeau.
Le soir, quand je termine mes cours à 21h, je suis lessivée, mais plutôt fière de moi.



Est-ce que ça me plait ?

Oui beaucoup. Mais je vais être contente de rendre les classes au mois de janvier. Certains élèves voulaient continuer avec moi l'an prochain, c'est flatteur, et je vais conserver un ou deux groupes, mais je pense qu'il me faut une formation plus poussée pour enseigner à des groupes de 8 à 15 personnes., ou plus L'improvisation ça va 5 minutes. Alors je vais continuer mes recherches au sujet d'une formation à distance. Et puis je continue les cours particuliers pour les francophones. Tiens toi bien, on m'a même demandé de faire des cours de Chimie. C'était certes mon option pour le Bac S que j'ai passé, mais mec, c'était y'a 10 ans. Enfin, bref, on verra ça.
J'ai eu beaucoup de difficultés avec un groupe de débutants, genre niveau 1 voire niveau 0. Pourtant très patiente, j'avoue que j'ai failli réveiller Molière pour lui demander un coup de mains. Quand les apprenants assistent aux cours de français par obligation, la donne change. Et tu dois leur réapprendre tout depuis le début, à chaque classe, car en une semaine, tout s'est évanoui dans la nature. Et quand leur français se limite à conjuguer être et avoir pour répondre "je suis 43 ans" au bout de 15 semaines de cours, y'a de quoi s'arracher les cheveux !
Hum comment te dire. Quand les adultes agissent comme des adolescents.



Tout cela me donne l'envie de creuser, de me renseigner (et je l'ai déjà un peu fait) pour en faire un vrai métier avec plus de connaissances et de bases solides. J'ai toujours eu des facilités en français et un très bon niveau, ce n'est pas pour autant qu'on sait le partager, le transmettre habilement ou encore expliquer la différence entre les sons -AN, -ON et -UN à des personnes anglophones qui te regardent comme si tu imitais un canard grippé.

Autre question, si je rentre en France, une telle formation me servirait-elle ? Je me rends compte que j'aime vraiment l'aspect formation de mon métier, donc qu'il s'agisse du français ou d'autre chose, c'est peut-être vers là que ma carrière va s'orienter petit à petit. Qui sait ?

La suite autre prochain épisode :)


1 commentaire:

  1. Tout pareil! Sauf que j'ai déjà le vélo, et que je ne pourrais plus m'en passer, moi qui n'étais pas capable de m'en servir il y a encore quelques années. On vit les trajets de facon completement différente et on bouge notre corps, que demander de plus?

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