mardi 15 décembre 2015

Le deuil en expat


Ce post n'a malheureusement pas été programmé. 
Ma grand-mère paternelle est partie aujourd'hui à l'âge de 75 ans, après plus de 10 jours en soins palliatifs, issue prévisible et non moins triste de son cancer du colon qu'elle avait depuis plusieurs années.

Que faire ? Rentrer ? Rester ? Décaler ?
Soutenir. Ecouter. Aimer.

Quand on est loin on ne sait pas comment réagir, quoi faire, comment aider les personnes qui sont elles présentes et qui endurent ces moments atroces d'attente et de peine.
J'ai décidé de ne pas rentrer, étant inconsciente, ma présence n'aurait rien changé pour ma grand-mère qui avait déjà mon grand-père, mes parents, mes oncles et tantes. Et puis dans une semaine tout pile je serai auprès d'eux.
Je risquais de perdre mon emploi, et surtout je ne me sentais pas le courage d'affronter cette épreuve. Je l'avoue. Mais mon coeur était avec eux, tout le long, toute la journée et même la nuit. Comme un morceau de nous, présent par la pensée, une sorte d'hologramme qu'on enverrait comme par magie.

Aujourd'hui je suis triste. Triste car je ne reverrai plus ma grand-mère, car on ne fera pas de pudding de Noël ensemble, on ne le fera pas flamber au rhum non plus, je ne recevrai plus ses bons de réduction ou ses boîtes Tupperware remplies de torchons, gardés précieusement depuis plusieurs mois. Triste parce que mes parents, mes tantes, mes oncles ont enduré des dures journées et que je voudrais les inonder de mon amour pour leur rendre le sourire. Triste parce que mon grand-père, qui a été son ange depuis plus de 50 ans, reste là sans elle, dans cette grande maison vide, serein de l'avoir accompagnée et d'avoir exaucé ses dernières volontés. 
Je voudrais tous les mettre dans une valise et les prendre dans mes bras, pour leur dire que oui cette épreuve est pénible et difficile mais elle ne souffre plus, elle a rejoint sa maman et maintenant, elle va veiller sur nous. 
Comme quoi on peut être 300% athée, il y a une petite part de nous qui lève les yeux vers le ciel dans ce genre de moments.

C'est la deuxième fois que je perds quelqu'un en vivant à l'étranger. La première fois, c'était mon grand-père maternel, quand je faisais mes études en Irlande. Lui aussi était malade. Et là aussi j'étais triste. On n'oublie jamais, on vit avec, et on utilise leur amour comme une force pour avancer.

On a beau s'y attendre, guetter son téléphone en espérant qu'il ne sonne jamais, on a beau se l'imaginer et espérer de tout son coeur, la vie nous rattrape, avec ses départs et ses arrivées.

Cette année, Mamie Josette nous a quittés et Bébé Hugo est arrivé. La vie prend sa place, naturellement, doucement, certainement, laissant derrière elle des larmes de tristesse, de joie puis des sourires, et des souvenirs emprunts de nostalgie. Elle nous rend humble, plein de reconnaissance, nous fait plier les genoux pour nous relever encore plus fort le jour d'après, grâce à eux, grâce à la force de l'amour qu'ils avaient pour nous.

Je pense à ma famille, et je pense à toi Mamie. Tu vas nous manquer.

5 commentaires:

  1. Ohhh je suis désolée :(. Plein de courage !!

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  2. Je suis désolée pour toi et ta famille. Ces moments sont tellement douloureux et encore plus quand on est loin. Il y a deux ans j'ai perdu mon grand-père et je n'ai pas pu rentrer pour son enterrement, je m'en veux encore tellement :(
    Je te souhaite quand même de bonnes fêtes avec ta famille malgré les circonstances.

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  3. C'est trés beau ce que tu écris. Je ressens la meme chose, leur amour nous porte et le plus important est de partager cet amour. Je vous envoie plein d'amour aussi.

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  4. Gros bisous et plein plein de courage. Elena

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