mercredi 16 septembre 2015

6 mois au Canada : le bilan

"Alors ça se passe bien au Canada ?"

J'imagine que tous les expats ont droit à cette question lorsqu'ils rentrent en France, ou simplement quand leurs amis ou leur famille prennent des nouvelles.

Pas toujours évident de répondre à ça. Il y a des jours où on a envie de dire :

"Oui c'est merveilleux, il fait beau en plus, et les gens sont hyper gennnntils, je me régale, j'ai une chance incroyable, nous rencontrons des gens géniaux, j'ai appris tellement de choses, et puis les paysages, mais alors sublimes tu vois, sans parler de l'ambiance dans les pubs et du prix de la bière, au top du top...mais pourquoi nous n'avons pas bougé avant?"

Et d'autres jours où ce sera plutôt :

"Mmmh-bof, tu sais, la vie d'expat c'est pas du tourisme, en plus au Canada on a 6 mois d'hiver, jsais pas si tu as déjà vécu un "-30ressenti-40", mais sérieux ça pique, j'ai dû appliquer la théorie de l'oignon à la vraie vie toussa toussa, puis je me cherche tu vois, je ne sais pas quoi faire de ma vie, et la Méditerranée me manque, les hivers doux, le fromage non pasteurisé et le jambon blanc aussi".

Bref. Tu as compris le truc. Un peu comme les "non-expats", y'a des jours avec et y'a des jours sans. Nous tenons des blogs, nous racontons nos vies. Mais nous sommes tous des gens normaux. Comme toi. C'est juste qu'on vit ailleurs, et parfois, ça vaut le détour juste parce que c'est différent.

C'est vrai après tout, je remarque que je réponds souvent ces mots "c'est différent, ni mieux, ni moins bien, juste différent" et la différence c'est toujours enrichissant finalement.

Si vous me suivez, vous savez déjà sûrement que que cette expat n'a pas toujours été évidente, j'ai refusé des emplois, j'en ai accepté un, je l'ai quitté par la suite. Il a ensuite fallu faire avec la distance, le manque, le décalage horaire, la sortie de la zone de confort et tout le reste. Je suis passée par des "mais qu'est ce que je fous là ?" à des "je me sens vraiment bien ici !" en moins de 24h.

Et si vous me suivez vraiment, vous savez aussi tout ça :

J'ai pu visiter Ottawa et Toronto, être époustouflée par les chutes du Niagara, je partage mon jardin avec des écureuils provocateurs, des tamias furtifs, des lapins qui se promènent en famille, j'ai assisté à 2 matchs de baseball dont l'un d'une des meilleures équipes d'Amérique du Nord. J'ai fait partie du public des jeux panaméricains, visité une partie de l'Ontario, amélioré mon anglais, appris à parler de la météo quand je rencontre des inconnus. J'achète du bacon au lieu de lardons, j'ai gouté au vin rouge sucré (je vous déconseille), je suis partie en weekend aux Bahamas, je suis bénévole, je fais parfois des courses à 23h en sortant du ciné et je demande à la caissière comment elle va alors que je sais très bien ce qu'elle va me répondre (dans 95% des cas, il y a toujours des marrantes). J'ai pu partager des morceaux de cette nouvelle vie avec mes parents, avec des proches, (I am ze best tourist guide of ze coin) et surtout je la partage tous les jours avec la personne que j'aime.

Vous l'aurez compris, le bilan est positif. Carrément positif même. Car oui, si je devais retourner 1 an en arrière, lors de toutes nos discussions avec Môsieur, mon choix serait le même "on part au Canada chéri". Plutôt deux fois qu'une.

Comme tout grand changement, il y a des difficultés. Mais à partir du moment où tu les acceptes, tu es forcément prêt à les surmonter, sachant que c'est toujours plus facile en équipe.

Tous ces moments de découvertes, de rires, de craintes, d'émerveillement, parfois de larmes, de kiff total et même de panique, sont simplement des moments de vie, intenses et déroutants.

Et c'est ça qui est bon.







2 commentaires: