vendredi 4 septembre 2015

Pour mon neveu

Tu n'es pas encore là mais je t'aime déjà. 
Je ne savais pas que c'était possible. 
Tu as grandi dans le si petit corps de ma petite soeur et je n'ai même pas pu faire de bisou sur son gros bidon, ni te murmurer de jolies choses au travers de sa peau ou te chanter des chansons. 

Tu ne me connais pas encore mais je suis ta tata et je t'aime déjà.

Si j'avais dû parier, j'aurais perdu. J'étais certaine que tu serais là bien avant, mais j'imagine que tu es bien au chaud, au creux de ta maman qui t'attend avec plus d'impatience que les cadeaux un soir de Noël.

Tu ne me connais pas encore parce que j'habite un peu trop loin pour avoir pu accompagner tes parents chez le gynécologue ou la sage-femme de façon régulière, même si j'ai eu le grand bonheur d'assister à l'une des premières échographies. Oui c'était moi la blonde qui pleurait sur la chaise près du bureau, muette pour une fois. Les deux qui souriaient à se casser la mâchoire, béats de bonheur et d'admiration, ce sont tes parents. Eux aussi ils t'aiment déjà, plus que tout et ils feront tout qu'il faut pour que tu sois heureux. 
Tous les jours.


Tu ne me connais pas encore mais je suis la soeur de ta maman, j'ai grandi avec elle et je serai toujours là pour elle, tout comme je le serai pour toi. Grâce à ta maman, j'ai pu te voir grandir en elle, j'ai reçu des photos, des vidéos, je t'ai même vu bouger et je t'ai parlé de l'autre côté de l'Atlantique. Comme quoi la magie existe. N'écoute jamais ceux qui te diront le contraire.

Tu ne me connais pas encore mais j'arrive bientôt pour faire ta connaissance. Peut-être seras-tu là d'ici mon arrivée. Tes grands-parents et moi sommes impatients de découvrir ta bouille et de savoir tes parents emplis de joie et d'épuisement à la fois.

Quand tu me connaîtras, je te chanterai des chansons jusqu'à ce que tu sois capable de me dire de me taire, et peut-être pourras-tu t'endormir avec ces berceuses. Je te dirai que même si je suis sur un autre continent, je serai aussi un peu avec toi, comme un morceau de moi est avec ta maman. Je pousserai tes parents à venir au Canada, pour que dès ton plus jeune âge je te fasse découvrir ma passion des voyages, tu verras c'est contagieux. Je dirai à tes parents que je suis là aussi pour les aider, les soulager, parce que soyons réalistes, un petit mec comme toi ça peut râler et épuiser beaucoup de monde. Mais tu seras plus cool avec moi, parce que je ne suis ni maman ni papa.



Quand tu me connaîtras, je serai sûrement très émue, mais ne t'en fais pas, ce sera du bonheur. C'est pour toi que j'ai pleuré de joie pour la première fois de ma vie, et depuis le robinet est bloqué sur le mode "ON". Tu pourras m'appeler Zaza, Tata Zaza, ou comme tu as envie, tu pourras me donner des nouvelles par Skype et dans peu de temps tu donneras des leçons à tes parents. Pour le tirage de cheveux, les bisous baveux, les cacas explosifs, on en reparlera en revanche, tout se négocie...

Quand tu me connaîtras tu seras trop petit pour comprendre tout ça. Et c'est mon rôle de te suivre pas à pas, de près comme de loin, pour que tu saches que tout cet amour n'est pas que virtuel. 

Quand tu me connaîtras, je t'aimerai déjà, tu découvriras même que je ne serai pas la seule. Et j'espère qu'un peu tous les jours, à coup de sourires et de douces paroles, toi aussi tu apprendras ce qu'est en vrai, l'amour d'une tata.

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